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su cette trahison, ils se seraient fait tuer pour défendre leur seigneur ; mais les traîtres avaient si bien mené leur affaire que personne ne soupçonna rien.


Une fois entrés dans le château, on descendit les trois prisonniers dans la chartre profonde ; on leur avait délié les mains, on leur avait débandé les yeux, mais dans cette cave il n’entrait pas un rayon de soleil. Gibouard leur donna pour geôlier un sien cousin, lui commandant de ne leur livrer pour tout repas que trois pains d’orge et deux mesures d’eau.


Le lendemain de bon matin, Gérard et son beau-père montèrent à cheval et se dirigèrent vers l’abbaye de Saint-Maurice. Ils y entrèrent, et Gérard demanda l’abbé.

— Sire, dit-il, écoutez-moi. Huon m’a fait revenir ici à cause des richesses qu’il vous a confiées. Il a réfléchi qu’elles lui seront nécessaires à Paris pour faire des