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damoiseau que vous aimiez tant, qu’un ménestrel vous a, dit-on, amené l’autre jour, c’est le Français qui a tué votre frère. J’avais à ma solde quatorze Français qui l’ont reconnu pour leur seigneur et qui sont là-bas installés dans mon palais.

— Par Mahomet ! dit Ivorin, quel dommage que je ne l’aie pas pendu ! Allons : je vous rends votre royaume, je vous pardonne, et je vais vous aider à tuer ces coquins.

Les deux rois réunissent leurs armées autour de la ville et jurent de ne pas s’en aller avant de l’avoir prise et d’avoir pendu tous les Français.

— Mais d’abord, dit Ivorin, nous avons un compte à régler. Qu’on dresse un grand gibet !

Il fait venir le vieux ménestrel.

— Traître, dit-il, c’est toi qui m’as amené le meurtrier de mon frère. Tu vas me le payer : ce gibet est pour toi.

— Pitié, sire, au nom de Mahomet !