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pas venir à sa cour et faire leur service dans son palais. Des traîtres ont excité le roi contre eux et veulent qu’on leur enlève leur fief. Charlemagne vous ordonne de les lui envoyer, et s’ils ne viennent pas, il leur en arrivera grand mal.

La dame l’entend, elle en a le cœur serré.

— Enfants, dit-elle, si Dieu n’y pourvoit, vous avez perdu votre terre.

— Dame, dit Huon, le tort est à vous qui ne nous avez pas bien instruits. Vous êtes notre mère, vous auriez dû nous mieux conseiller. Nous devions servir Charlemagne ; nous avons manqué à notre devoir.

— Ne vous découragez pas, disent les messagers ; le duc Naimes a si bien fait qu’il a adouci le cœur du roi.

— Dieu, dit la dame, je te remercie ! Le duc Naimes est un vrai prud’homme ; le duc Seguin l’aimait de cœur et il était son cousin. Ah ! Seguin, que le Dieu de gloire ait pitié de ton âme ! Seigneurs, dit-elle