tent, et jusqu’à Bordeaux ils ne s’arrêtent pas. Ils entrent dans la ville à l’heure du dîner, ils vont droit vers le palais, ils descendent de leurs chevaux et montent dans la salle. Ils trouvent la dame encore assise au manger ; à côté d’elle est son fils aîné ; Gérard, le plus jeune, fait gorge à un faucon de l’aile d’un pluvier.
Les messagers s’approchent, ils parlent sans crainte :
— Que Dieu sauve et garde la noble duchesse, et ses enfants et tous ses chevaliers, de par l’empereur Charles de France !
La dame l’entend : elle se lève, elle les serre tous deux dans ses bras.
— Soyez les bienvenus ! dit-elle. Comment se portent mon seigneur Charles au fier visage, et le duc Naimes aux cheveux blancs, et les barons de France et tous les chevaliers ?
— Très bien, dame, répondent les messagers. Le roi vous mande qu’il est fort irrité contre vos fils, qui ne daignent