moi. Vous voyez ce jeune homme : il vous faut jouer aux échecs avec lui.
— Je sais les conditions, dit-elle, et je vous obéis comme je le dois.
Elle regarde Huon et se dit en elle-même :
— Qu’il est beau ! Il est fait pour être aimé. C’est grand dommage qu’il doive mourir à cause de moi.
On apporte un riche tapis, au milieu l’échiquier, dont les cases sont d’argent et d’or et les échecs aussi d’or et d’argent. Huon et la jeune fille s’asseyent en face l’un de l’autre ; autour d’eux tous les païens debout les regardent en silence, car l’amiral a défendu que personne dise un mot.
Le jeu commence, et bientôt Huon perd plus d’un de ses pions et plus d’une de ses pièces ; il se trouble, il change de couleur ; la demoiselle le raille :
— Vassal, je vous vois interdit ; votre jeu ne va pas bien : vous allez avoir la tête coupée.
Le jeu commence, et bientôt Huon perd plus d’un de ses pions.