si tu gagnes, tu l’épouseras, et tu auras la moitié de mon royaume.
— Sire, dit Huon, voilà une partie qui n’est pas trop sage ; mais ce sera comme vous le voudrez.
— Il n’en sera pas autrement, dit Ivorin.
Un page qui se trouvait là courut à la demoiselle.
— Vous ne savez pas ? lui dit-il ; il est arrivé un ménestrel qui amène avec lui un garçon, le plus beau qu’on ait jamais vu, et votre père veut que vous jouiez avec lui une partie d’échecs, à condition que, s’il gagne, il vous épousera et que, s’il perd, on lui coupera la tête.
— Ce sera grand dommage, dit la demoiselle, qu’un homme si beau perde la tête ; mais personne ne m’a jamais matée.
Au même moment arrivait le messager qui venait la chercher.
Elle entre dans la salle ; deux rois l’escortent à droite et à gauche.
— Ma fille, dit l’amiral, écoutez-