Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ma foi ! dit Huon, vous avez trouvé un compagnon. Si vous avez du chagrin, je n’en manque pas. Mais pour le moment, j’ai besoin de me vêtir et de manger. Que Dieu vous récompense de la bonté que vous me faites !

Il ouvre la valise, il y prend une chemise blanche, des braies de lin, un pelisson d’hermine et un manteau d’écarlate. Puis il s’assied et mange et boit de grand appétit. Le vieux ménestrel le regarde et lui dit :

— Ami, de quel pays es-tu ?

— Dieu ! dit l’enfant en lui-même, vais-je mentir ou dire la vérité ? Si je dis vrai, je suis perdu ; si je mens, je courroucerai Auberon. Ah ! Auberon, tu m’as trop maltraité et pour bien peu de chose ; mais en retour je te courroucerai : je mentirai à cœur joie, puisque cela te déplaît. Que me demandez-vous ? dit-il au ménestrel ; pardonnez-moi, je songeais à autre chose.