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planche pendant que la barque où étaient leurs compagnons disparaissait emportée par le vent. Après des heures d’angoisse, la planche fut jetée sur le rivage d’une île ; les deux amants, épuisés de fatigue, tombèrent sur la plage ; ils firent quelques pas et s’étendirent sur l’herbe.

— Hélas ! dit Esclarmonde, voici notre dernier jour ! E

— Eh bien ! dit Huon, il ne sert à rien de se désoler. Embrassons-nous : nous mourrons plus doucement. Tristan mourut pour l’amour de la belle Iseut, et nous finirons de même, belle amie.

Mais Huon entendit bientôt un bruit non loin d’eux. C’étaient des galiots de er qui étaient venus dans cette île chercher un refuge contre la tempête. Ils avaient apporté avec eux des vivres et ils étaient en train de dîner. Huon se dressa et les aperçut à quelque distance.