Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour le tromper ; il ne lui répondit pas un mot, et, poursuivant son chemin, fit descendre les Français dans la prison ; après quoi il remonta vers la salle.


Huon était assis tristement. Il entendit qu’on ouvrait la porte et que plusieurs hommes étaient poussés à l’autre bout de la grande salle obscure.

— Qui entre ici ? se dit-il. Quels sont ces compagnons ?


Les Français, qui ne le voyaient pas, se lamentaient :

— Hélas ! disaient-ils, nous allons mourir ici. Ah ! Huon, cher seigneur, c’est pour vous que nous souffrons. Que Dieu ait pitié de votre âme !

Huon les entend ; il s’approche.

— Qui êtes-vous ? dit-il, et de quel pays ?

— Nous sommes de la noble France ; nous accompagnions un jeune bachelier qui s’appelait Huon ; le roi Charles l’avait