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Les chevaliers partirent pour revêtir leurs armures.


Huon vit qu’Auberon ne viendrait pas. Il se mit à pleurer et à soupirer.

— Hélas ! dit-il, que deviendrai-je ? Ma douce mère ne me reverra pas. Ah ! roi Charles, que Dieu te pardonne le mal que tu me fais ! Et toi, Auberon, tu es bien cruel de n’avoir pas pitié de moi, car, Dieu le sait, si j’ai menti au premier pont, c’est que j’avais oublié ton ordre, et tu devrais me pardonner.

Mais bientôt :

— Honni qui pleure ! Si Auberon me manque, Dieu et sa sainte Mère m’aideront, et, par ma foi, advienne que pourra : j’irai au palais et je ferai mon message.

Il relaça son heaume, ceignit fortement son épée, et marcha droit vers le grand palais.

Huon monta les degrés et entra dans la grande salle, le haubert au dos, le