Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/177

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toujours perdu dans ses tristes pensées.

— Auberon, disait-il, que feras-tu ? Me pardonneras-tu, ou me laisseras-tu sans secours ? Je veux le savoir.

Il prit son cor et le sonna à grande haleine. Auberon l’entendit dans sa forêt.

— Dieu ! dit-il, j’entends l’appel d’un vaurien qui a menti malgré ma défense. Par celui qui est mort en croix, il peut corner tant qu’il voudra, il ne sera pas secouru par moi.


L’amiral était assis au dîner dans sa grande salle ; aux sons du cor, ceux qui lui servaient le vin et l’hypocras se mirent à chanter, et l’amiral se mit à danser. Quand le cor se tut :

— Barons, dit l’amiral, il y a là dans le verger quelque enchanteur qui sonne du cor. Allez vous armer et amenez-le moi.