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nerais pas deux deniers de cinq cents comme toi ; mais je suis nu et je te vois bien armé.

Huon l’entendit, et le rouge de la honte lui monta au visage.

— Grand coquin, lui dit-il, va donc vite revêtir tes armes ; car on ne me reprochera jamais de t’avoir frappé moi étant armé et toi ne l’étant pas.

Là-dessus Huon retourna dans la grande salle. Orgueilleux se couvrit d’un haubert qui avait bien quatorze pieds : trois hommes auraient tenu dans la largeur. Il prit une grande faux et marcha à grands pas vers la salle où Huon l’attendait.

— Me voici, frère, cria-t-il, je suis bien armé. Mais dis-moi, par ta loyauté et par le Dieu en qui tu crois, qui est ton père ? c’est un brave homme, j’en réponds. Et dis-moi de quel pays tu es, ce que tu es venu faire ici et où tu vas. Quand je t’aurai coupé la tête et que je l’aurai mise sur le pommeau doré qui surmonte ma tour, je