Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/128

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gardez-moi ce cor jusqu’à demain, vous me le rendrez si j’en ai besoin.

— Volontiers, dit le prévôt.

Il prit le cor et alla le serrer dans un coffre.

Le vieux Géreaume, qui savait parfaitement le sarrasinois, monta sur son cheval ; il prit un crieur et fit crier par toutes les rues de la ville que, s’il y avait de joyeux compagnons, de pauvres bacheliers, des ménestrels aimant à bien vivre, ils vinssent souper ce soir à l’hôtel du bon prévôt Hondré ; qu’on leur donnerait à tous à grande foison, et sans qu’ils eussent à payer d’écot, et pain et viande et vin vieux et hypocras. La nouvelle se répandit dans la ville. Vous pensez la joie que firent les compagnons ! Qui les aurait vus accourir de toutes parts en aurait eu le cœur réjoui. En moins d’une heure il y en avait plus de quatre cents qui avaient franchi