Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/122

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suis en péril, je sonnerai du cor et vous me secourrez, n’est-ce pas ?

— C’est la vérité, dit Auberon, mais si tu veux conserver mon amitié, je te le recommande sur tes yeux, ne sonne le cor que si tu es blessé grièvement ou en péril prochain de mort.

— Sire, dit Huon, ne craignez rien : pour tout l’or du monde je n’approcherai plus ce cor de mes lèvres, si je ne suis blessé grièvement ou en péril prochain de mort.

Huon prit congé. Auberon le regarda, et ses yeux s’emplirent de larmes.

— Au nom de Dieu, sire, dit Huon, qu’avez-vous ?

— J’ai grande pitié de toi, dit Auberon ; car, je te le dis, il n’est homme qui puisse imaginer les grandes peines et les grandes souffrances qui t’attendent… Va-t-en, et que Dieu te protège !