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merveilles. Bientôt ils se trouvent devant une rivière où ils ne voient ni pont ni gué ; ils restent ébahis, ne sachant ce qu’ils vont faire. Mais un envoyé d’Auberon les avait suivis ; il tenait à la main une verge d’or. Sans dire un mot à personne, il s’avance au bord de la rivière et la frappe de sa verge. Aussitôt l’eau s’arrête en amont et s’élève comme une muraille. Le messager disparaît ; Huon et ses hommes passent le fleuve à pied sec. Ils se retournent et voient l’eau qui a repris son cours.

— Ma foi, dit Huon, c’est encore un des prodiges d’Auberon. Il ne nous a fait que du bien ; mais, qu’il soit bon ou mauvais, nous sommes hors de sa puissance et nous n’avons plus à le craindre.

— Ah ! dit Géreaume, vous avez été plus heureux que personne ne l’a été avant vous.

Ainsi parlant, ils arrivent dans une prairie ombragée où sourdait une claire fontaine.