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Comme ils s’entretenaient ainsi, ils virent tout à coup devant eux, sortant de l’épaisseur de la forêt, un petit homme qui n’avait que trois pieds de haut. Mais il était beau comme le soleil en été. Ses cheveux tombaient en boucles d’or sur ses épaules ; il était vêtu d’une riche étoffe de soie partagée en bandes que séparaient des galons d’or. Des lacs de soie lui serraient les côtés ; il portait à la main un arc d’argent dont la corde était de soie et la flèche d’or. À son cou pendait un cor d’ivoire entouré de cercles d’or. Il le porta à sa bouche, et soudain les quatorze chevalier se mirent à chanter et à danser.

— C’est Dieu qui nous visite ! dit Huon. Je ne sens plus ni faim ni souffrance.

— Non, dit Géreaume, c’est le nain Auberon ; ne lui parlez pas si vous ne voulez rester à jamais avec lui.

Le nain s’approcha et leur dit à haute voix :

— Je vous salue, les quatorze hommes qui allez par ma forêt, je vous salue au


Légende de la Pl. ci-contre :
Il était beau comme le soleil en été.