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Mais l’âge vint... plus de conquêtes :
Adieu, rêves d’ambition !
On vous le mit à la retraite :
Bien mince était sa pension...
Il sentit son grand cœur se fendre,
Son visage resta tel quel ;
Mais, pour payer son pauvre hôtel,
Chez l’armurier il fallut vendre
Le cure-dent du colonel.
On écrirait tout un poème,
Tout un long drame rien qu’avec
Ses privations à l’extrême,
Ses tristes repas de pain sec ;
Disons sans en faire un volume :
« Pour qu’on crût au dîner réel,
« Suivi d’un verre de Lunel,
« Il mâchonnait un bout de plume...
« Le cure-dent du colonel.
Ce cure-dent entre ses lèvres,
Disait : « Ouf ! que j’ai bien dîné ! »
Et le vieux brave avait les fièvres,
A force, hélas ! d’avoir jeûné.
Bref, un beau matin, sur la pierre
De la Morgue — c’est textuel —
On le coucha, vers la Noël...
— Qui sut qu’on pouvait sur ta bière
Mettre une épée, ô colonel ?


Enfin, nous arrivons ù cette lugubre époque, où l’empereur Napoléon III, faisait crier sur les boulevards : A Berlin, à Derliii ! Le plébiscite avait eu lieu et donnait soi-disant la volonté de la France-Les troupes, accompagnées de leurs mitrailleuses redoutables, traversèrent Paris. Ces engins de