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À travers les rochers, les bruyères, les bois ;
Et quand viendra la nuit, Ketty, ta fiancée,
Sur ta tombe, éplorée, embrassera ta croix.

Entendez-vous vibrer la cloche funéraire ?
À genoux, compagnons, c’est Job qu’on porte en terre.

Vers toi s’était tourné le regard du malheur,
Lorsque pour t’emporter s’élança l’avalanche,
Tu devais mourir là, dans ta force et ta fleur.
En vain ta vieille mère et t’appelle et se penche
Sur ton corps. Elle est folle ; elle est frappée au cœur !

Entendez-vous vibrer la cloche funéraire ?
À genoux, compagnons, c’est Job qu’on porte en terre.

La douleur a tari les larmes de ses yeux,
Ton nom s’est arrêté sur sa lèvre tremblante,
Et c’est par la pensée, en regardant les cieux,
Qu’elle monte vers toi, dans sa raison absente,
Espérant te revoir au séjour des heureux.

Entendez-vous vibrer la cloche funéraire ?
À genoux, compagnons, c’est Job qu’on porte en terre.