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Qu’embrassez dans vostre couche
Flanc à flanc, et bouche à bouche,
Donnez et rendez encor,
D’une mignardise mole,
Plus de baisez que Pactole
Ne contient de gouttes d’or.

Ramassez à lévres gloutes,
Vos ames demy dissoutes
En ce dueil amoureux :
Et qu’amour de la partie
À vostre ardeur alentie
Suggere de nouveaux feux.

Que l’aurore à la pareille
De long-temps ne se resveille
Du sang de son vieux penard ;
Que le roy des flames blondes,
Endormy dessous les ondes
Ne se leve que bien tard !

De vos plaisirs legitimes
Facent tous les dieux sublimes
Naistre maint prince puissant,
Dont le bras un jour arbore
La fleur que la France honore
Sur l’infidelle croissant !

Jamais l’affreuse discorde
De vostre maison n’aborde,
Mourant n’ayez qu’un tombeau ;
Que rien ne vous des-assemble,
Que charon vous passe ensemble
Dedans un mesme batteau.