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Oy-tu comme ses prestresses,
Ses bacchantes prophetesses
Deschirent l’air de leurs cris ?
Recognoy-tu les hyades,
Les evantes, les thiades,
Lusus, silene, et macris ?

O bromien, Baffarée !
Que maudite est la contrée
Qui ne t’a jamais cogneu,
Dionise, dithyrambe,
Ignigene qui m’emflambe,
Grand dieu sois le bien venu.

Sois le bien-venu Bimere,
Thebain, Denis, Libre-Pere,
Qui d’un astre furieux
Pique en tes festes sacrees
Les Menades enyvrées
De ton jus delicieux.

A boire, a boire Epylene,
Que mon chef comme Silene
Soit de raisins couronné,
Acrat verse à pleine tasse
Afin que bruire je face
Les honneurs du cuisse-né.

Comme prisonnier de guerre
Jadis les fils de la terre
Le démembrerent cruels,
Et comme reduit en cendre
Phœbus soudain fit reprendre
Tous ses membres immortels.