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Ô que le grand Pan est ayse,
Qui dans ces roseaux rebaise
Le front, la bouche, et les yeux
De sa Syringue endormie
Au son de sa chalemie
Qui endormiroit les dieux !

Mais quelle superbe troupe,
Descend de l’herbeuse croupe,
Qui fait sourcer ce ruisseau ?
Sont les deïtez supresmes
Qui viennent benir eux-mesmes
Le lict d’un couple si beau.

Jupiter chef de la bande
Dançant d’allegresse grande
Tient la main de sa Junon :
Herme avec sa Capeline
Y conduit Mars et Cyprine
Et le sçavant Apolon.

Saturne faisant gambade
Laisse son humeur maussade,
Déride son front divin :
Et gaillard demande à boire
Pour noyer son humeur noire
Dedans un verre de vin ;

Puis sur le nombre dorique
D’une passe-meze antique
Gravement marque les pas,
Pardonnant à sa Cibelle
Quand sa pitié maternelle
Sauva Jupin du trespas.