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de ce poëte que le libraire de Rouen avait négligés ou qui n’étaient pas entre ses mains. Voilà comment Antoine de Sommaville fit paraître successivement, en 1630, un livre qu’il disait avoir recouvert, intitulé les Lettres du sieur Auvray, et en 1631, les Autres OEuvres poétiques du sieur Auvray (in-8° de 82 p.) et les tragi-comédies de la Madonte et de la Dorinde, dédiées l’une et l’autre à la reine et qui avaient dû être imprimées en 1609 avec l’Innocence découverte.

On réimprimera peut-être un jour les Autres OEuvres poétiques du sieur Auvray, mais nous croyons que ce petit recueil n’est pas, du moins en totalité, l’œuvre de l’auteur du Banquet des Muses, car on y remarque des vers sur la réduction de la Rochelle en 1628 et l’épitaphe du baron de Thiembronne, qui mourut en seize cent trente. Nous attribuerons donc ledit recueil, sauf quelques pièces, à un fils de Jean Auvray, lequel serait aussi l’auteur d’un ouvrage en prose : Louis le Juste, panégyrique, par Auvray (Paris, 1633, in-4o).

Quant à l’auteur du Banquet des Muses, c’est un poëte de récole de Régnier et qui ne lui est pas inférieur : « Voilà où Auvray est vraiment supérieur, dit Viollet le Duc dans la Bibliothèque poétique, après avoir cité une pièce tirée du Banquet des Muses ; c’est dans les petits vers faciles, vifs, pleins d’originalité et de verve et dont l’expression est neuve et pittoresque. Dans le grand vers il est moins original, quoi qu’on y reconnaisse encore son allure franche et son style nombreux. » Le Banquet des Muses s’adresse donc aux fins gourmets de la langue et de la gaieté gauloises.

P. L.