Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/349

Cette page n’a pas encore été corrigée

autres le Thrésor sacré de la muse saincte, la Pourmenade de l’Ame dévote, le Triomphe de la Croix ?

Le sieur Auvray, chirurgien de son état, que ses amis proclament : pœticœ nec non chirurgicœ disciplinœ hujus temporis facile princeps, en tête de son Banquet des Muses, est-il le même que maître Jean Auvray, avocat au Parlement de Normandie, auteur de plusieurs tragédies, entre autres l’Innocence découverte, Madonte, Dorinde, etc., etc ?

Le sieur Auvray, qui n’existait plus en 1628, quand son ami et son compatriote, David Ferrand, libraire de Rouen, publia ses OEuvres sainctes, suivant le vœu du défunt, est-il le même que le sieur Auvray qui, au dire des bibliographes, dédiait à la reine, en 1631, ses tragédies de Madonte et de Dorinde ?

Enfin faut-il croire, avec Beauchamps (Recherches sur les théâtres de France, 2e part, de l’édit. in-4o, p. 82), que l’auteur de Madonte et de Dorinde mourut avant le 19 novembre 1633 ? Ou bien, faut-il accepter le témoignage de l’éditeur des OEuvres sainctes, qui déclare dans les termes les moins ambigus que le poète était mort avant cette publication, c’est-à -dire avant l’année 1628 ?

Ce sont là autant de petits problèmes historiques et bibliographiques devant lesquels s’est arrêté le savant auteur du Manuel du libraire, qui s’est contenté de les signaler en invitant les bibliographes à les résoudre. Cette solution définitive se trouvera sans doute dans la notice que Guillaume Colletet a consacrée à Jean Auvray et qui figure parmi les Vies des poëtes françois, cette précieuse compilation encore inédite que les amis des lettres désespèrent de voir paraître et dont le manuscrit original est conservé à la bibliothèque du Louvre.