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Ne te force donc plus ma déesse, et ne crains
Que jamais ta rigueur me porte à la vengeance,
Le furieux torrent de tes ingrats dédains
N’esbranlera jamais le roc de ma constance.
Mais, plaignons nous tous deux de nos communs excez,
Toy de ma passion, moy de tes injustices,
Pourveu qu’amour en soit le juge du procez,
J’oze bien esperer de payer les espices.


A MADAMOISELLE M. C. ODE. a

Sus, Amour, d’un‘docte traict
Trace au vif le beau pourtraict
De Marthe, object de mes larmes ;
Mais, pein-la moy, mon vainqueur,
Aussi belle dans .695 carmes
Que tu l’as peinte en mon cœur.

D’un pinceaulqui n’est commun,
Frisette-luy son poil brun, ‘
Pein-luy mainte veine noire
Dessus son coi grassciet,
Puis, enfle son sein «Pyvoiae
En deux petits vmonts de‘ laict.
Sur ces deux tertres deiys,
Pein deux boutons frais loueillis
Dont .ia châsse a demy s’ouvre ;