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A tous evenemens divers ;
Si Fortune gronde et menace
Au lieu de craindre ses revers.
Je lui crache contre la face.

Je reçoy de la droite main
La verge aussi bien que le pain,
Et si chez moy le malheur entre :
Foulant aux pieds le sort mutin,
Vainqueur je passe sur le ventre
A la fortune et au destin.

Destin qui tousjours soufle en poupe
Aux traistres, et les porte en croupe
Et qui conduit d’un pas certain
L’ignorant aux charges plus graves,
Car fortune est une putain
Qui ne redonne qu’aux esclaves.

Ce n’est pas pour vous beaux esprits
Les gardes d’honneur et de prix,
Vos reins ne sont pas assez larges
Pour porter ces pesants fardeaux,
Voulez-vous posseder les charges ?
Soyez flateurs, ou maquereaux.

Qui n’entend d’amour les mysteres,
Qui ne sçait porter carracteres,
Tourner à Dieu le dos vingt ans,
Servir au besoin de Bardache
Et plier aux vices du temps
Il n’est en la cour qu’un Gavache.

Mais un sot a vingt cinq carrats,
Pourveu qu’il jure à tour de bras,