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L’œil have, le front de canard,
Le nez en coque de haumard ;
L’oreille en siflet à moustarde,
La trongne tétrique et hagarde,
Le gosier sec en pied d’eslan,
La bouche creuse en four à ban,
Les joües molles et fanées,
Comme vessies surannées,
Le front passé en marroquin,
Les machoires en vilbrequin ;
Les narines en deux gouttieres,
Les dents en longues fourches fieres,
Les doigts crochus comme havets,
Longs en manches de ganivets ;
Les deux mains comme deux estrilles,
Les deux coudes comme deux billes,
Le bras fait comme un larigot,
L’espaule pointuë en argot ;
Mes ongles sont toilles d’araignes,
Mes pieds sont deux estuis de peignes,
Mes cuisses comme deux treteaux,
Mes jambes deux gresles fuseaux ;
Ma voix semble un son de cimbales,
Ma poistrine un jeu de regales,
Mon dos ne ressemble pas mal
A l’eschine d’un vieux cheval ;
Mes spondiles maigres et croches
Sont des landiers à tourner broches ;
J’ay le nombril en bilboquet,
L’entre-fesson comme un claquet,
Le cropion en cu de lampe,
Les fesses plates en estampe,
Et les genitoires pendans
Comme les manches des pedans,