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De ces A, B, C, on les fait passer à des Livres plus propres à les amuser qu’à les instruire.

Ces sortes de Livres intitulés Sillabaire Français, & Livres d’Orthographe, par la variété de leurs principes, forment plus de mauvais Lecteurs & Ecrivains que de bons Orateurs & d’habiles Sécrétaires. Cependant la modicité du prix de ces mêmes Livres, est un appas pour les parens, qui consultent moins l’avantage de leurs enfans que le leur propre, & qui croient déja avoir tout fait, lorsqu’ils ont mis entre les mains de ces mêmes enfans ces sortes de Livres.

On fait encore qu’un A, B, C, ne leur démontre que la plus petite partie des figures qu’ils doivent connoître, ils n’i trouvent ni la différence des quatre sortes d’E, ni les accens & ponctuations, ni bien d’autres choses absolument nécessaires pour former un bon Lecteur, & sans lesquels le meilleur discours & la plus belle piéce d’écriture perdent toutes leurs forces & leurs agrémens.

Cependant comme l’A, B, C, devroit être la pierre fondamentale de la lecture pour l’enfant, puisque ce dernier y prend ses premiers principes, conséquemment ses premières idées, il devroit donc démontrer toutes les lettres &