Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée


Si la défaite, un jour, humiliant cet astre,
Voilait son rayon d’or,
Du soir au lendemain, relevés du désastre,
Ils triomphaient encor.

D’un essor unanime ils allaient sous le heaume,
Faisant l’œuvre de Dieu.
Pas un peuple ne fut plus grand, pas un royaume
Sous le vaste ciel bleu !

La discorde est venue, elle a de cette armée
Désuni tous les rangs ;
Elle a fait une foule asservie, opprimée,
De tous ces conquérants.

O Patrie, où vas-tu ? Ce ne sont que divorces
Et fureurs de partis.
Bientôt le plus grand peuple, ayant usé ses forces,
Sera des plus petits.

Le monde avec stupeur verra cette ruine,
Il verra ce néant ;
Et se demandera quelle rigueur divine
A frappé le géant.