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Cette belle amitié dont le ciel fut témoin…
« Roland, dit l’empereur, ne doit pas être loin. »

Il cherche, il cherche encore, et, sous les arbres sombres,
Au pied de ces rochers pâles comme des ombres,
Il reconnaît enfin son ami, son parent.
Ce Roland qui jamais ne lui parut si grand !
Le cadavre couvrait tout un arpent de terre.
Mais de son large front, béant comme un cratère.
Le sang, sous la visière, avait coulé si noir
Que le visage était méconnaissable à voir !
Est-ce bien lui, grand Dieu ! si livide et si blême ?
Est-ce bien le soldat sans rival ? C’est lui-même !
Voilà bien son écu marqué de son blason,
Et voilà bien son gant tombé sur le gazon !


VIII

Dans cette solitude il est une eau perdue,
Un limpide courant fait de neige fondue,
Où vient boire l’oiseau chantant sur l’églantier :
L’empereur y descend. Aux ronces du sentier
Rejetant son manteau de martre zibeline,