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Et qui, dans ses jardins, cachait tout un sérail
De filles de la Perse aux lèvres de corail ;
Corsablix, dont la voix fut celle de l’hyène ;
Esturgantz, Falsaron, l’aumacour de Maurienne,
Et mille autres encor, dont les noms confondus
Dans l’éternel oubli sont à jamais perdus.

Après eux vient Abym, chef sauvage ; il endosse
La peau de loup, présent d’un roi de Cappadoce ;
Il porte un large écu, dont le disque reluit
Comme un astre sinistre au milieu de la nuit.
Ce bouclier d’or faux, tenu par une agrafe,
Il le reçut un jour de l’amiral Galafe,
Qui, lui-même payant au diable son tribut,
L’avait, au Val-Métas, reçu de Belzébuth.
TeI est ce mécréant que pas un n’intimide.
Il arrive, penché sur son cheval numide,
Et, de la tête aux pieds aussi noir que la poix,
Il se rit de la Vierge, il se rit de la croix.

L’archevêque Turpin le désigne du geste
A Roland, et lui dit : « Chevalier, s’il te reste
Une vigueur au bras, frappe-moi ce bandit !
Il n’est pas en enfer de damné plus maudit ! »