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XV

LA SIESTE

Midi lançait d’aplomb sur la campagne aride
Tout ce qu’il a de flamme et de chaleur torride ;
Midi, rude moment sous le ciel espagnol,
Quand l’air pèse et suffoque, et que le rossignol,
Trop fier pour soutenir les luttes inégales,
Laisse toute la plaine aux bruyantes cigales.
Fatigué ce jour-là d’avoir, pendant trois jours,
Bataillé sur le Tage et dans les alentours,
Roland s’en revenait, quand il vit sur sa route
Un beau gazon fleuri, des arbres faisant voûte,
Un ruisseau qui coulait à l’abri du soleil :
Le site lui parut favorable au sommeil.
Il mit donc pied à terre, et dit à sa monture :
« Sois libre pour une heure et broute à l’aventure ;