Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et faisait à genoux sa première oraison :
Il donnait cet exemple à toute sa maison.
De saint Denis surtout il vénérait la châsse ;
En temps de paix, souvent, il allait à la chasse ;
Il revenait ensuite., et, sans être glouton,
Mangeait tout un quartier de porc ou de mouton,
Des canards en juillet, des perdrix en octobre ;
Buvait parfois de l’eau, mais il en était sobre ;
Il n’avait pas non plus un grand goût pour le pain.
Il aimait les savants : l’archevêque Turpin
Discourait avec lui d’histoire ou de grammaire,
Ou lui lisait les vers de Virgile et d’Homère.
Il parlait de conquête avec ses grands vassaux.
Les fleuves à ses yeux n’étaient que des ruisseaux.
Il déployait la carte et rêvait de s’étendre
Plus loin que le grand Jule et plus loin qu’Alexandre.
« Pyrrhus était fameux, Darius était grand,
Disait-il ; ils allaient comme va le torrent ;
Mais leur ambition à tous deux fut trompée :
Ils n’avaient pas Roland pour porter leur épée. »
Aucun grave intérêt n’était mis en oubli.
Avec d’autres savants il avait établi
Des collèges sans nombre où les clercs venaient lire
Pindare et Cicero qu’on leur faisait traduire.