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IV

LE PAGE

 
UN jour qu’on se battait dans les monts de Galice,
Et qu’au feu du combat s’ajoutait le supplice
De la chaleur d’été sous un ciel accablant
« Par saint Pierre et saint Paul ! j’ai grand soif », dit Roland.
Un enfant recueillit cette vive parole.
C’était un petit gars, d’une bande espagnole,
Que le baron chrétien, à travers champs et bois,
Avait autour de lui vu courir mainte fois,
Remarquant son teint noir et ses cheveux de laine.
Quelques instants après, le petit, hors d’haleine,
Présentait au baron, penché sur son cheval,
Un peu d’eau qu’il venait de prendre au fond du val.