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XXIV

LE BERGER


Le troupeau, tout le jour, sur ce mont solitaire,
Ronge l’épais gazon qui pousse à fleur de terre :
Au penchant des ravins, pâturage escarpé,
De mouvante lumière et d’ombre entrecoupé,
Où le ruissellement de la neige voisine
Renouvelle sans cesse un tapis d’herbe fine.
Le printemps n’y paraît qu’en juin, son plus beau mois.
Là remontent alors, s’y pressant à la fois,
Cent convives divers qu’à sa riche mamelle
La féconde nourrice accueille pêle-mêle.
C’est l’agile chevreau, c’est le bœuf aux pieds lourds
Qui, sans bruit, va foulant le flexible velours,