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LA VIE RURALE.


En vain le mistral souffle et chiffonne leur soie,
Leur bande au pâturage erre des jours entiers.
Je ne sais quel esprit de conquête et de joie
Les anime à gravir les plus âpres sentiers.

Ton gouffre les appelle, ô Méditerranée !
Qu’un brin de mousse y croisse, une touffe de thym,
C’est là qu’elles iront, troupe désordonnée
Que le péril attire autant que le butin.

Dans les escarpements entrecoupés d’yeuses,
Elles vont jusqu’au soir, égarant leurs ébats ;
Ou bien, le cou tendu, s’arrêtent, curieuses,
Pour voir la folle mer qui se brise là-bas !