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LA VIE RURALE.


Vous alliez, j’allais. Œil superbe et doux,
Candeur souveraine, innocentes grâces,
Vous alliez, j’allais ; ployant les genoux,
Le divin Corrége eût baisé vos traces.

À vos blonds cheveux, noués en bandeau,
Un lierre enlaçait sa brindille noire,
Et, de son feuillage encor mouillé d’eau,
Frôlait par instants votre cou d’ivoire.

Au bord du sentier, le pas suspendu,
Je fus pris soudain de trop forte ivresse ;
Jamais un chasseur, dans les bois perdu,
Ne crut de plus près voir une déesse.

« Eh bien, dites-vous, ne marchez-vous pas ? »
Le vertige au front, tremblant de poursuivre,
Je vous répondis : « De tous les combats
Le plus redoutable en mon cœur se livre ! »