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CONTRE LE VULGAIRE.


De nos rameaux et de nos toits
Partez, fuyez, troupe honnie !
Je prends en horreur ce patois,
Lorsque j’entends cette harmonie.

J’arrive et je suspends le pas,
Mon âme à ce chant s’éprend toute :
Bavards, si vous n’écoutez pas,
Permettez du moins qu’on écoute.

Je ne demande qu’un moment
Pour me livrer au divin charme ;
Après, vous pourrez librement
Recommencer votre vacarme.

Alors, il vous sera permis
De tout oser et de tout faire,
De vous jeter en ennemis
Sur mes sillons et sur mon aire.

Vous pourrez, sans honte et sans frein,
Piller le champ, piller la grange,
Et dans ma vigne, grain à grain,
Faire d’avance ma vendange.