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VII

CLAIRON

Sur sa mule au pied sûr, qui marche empanachée,
Regardez-la venir souriante et penchée.
Collier d’or, blanche robe et longs rubans au front,
La reconnaissez-vous ? C’est elle, c’est Clairon.
Dans ses nouveaux atours elle est vraiment si belle,
Que chacun dit tout haut : « C’est une demoiselle !
Où prend-elle cet air délicat et discret ?
Fille de paysans, comment, par quel secret
A-t-elle ce teint blanc qu’on ne voit chez aucune ?
Sort-elle seulement la nuit, au clair de lune ?
Ou bien, pour s’y baigner, connaît-elle un ruisseau,
Quelque source enchantée ? Ah ! sans doute au berceau