Le riche en son palais montre des toiles rares ;
Van Dyck, Rembrandt, Corrége en décorent les murs.
Le pauvre n’a que vous pour tableaux et pour lares ;
Seuls vous lui souriez sous ses lambris obscurs.
Aux petits comme aux grands il fallait des ancêtres,
Des exemples sacrés et de vivants blasons.
Vous, aimés des petits, chers aux groupes champêtres,
Vous êtes leurs aïeux, les chefs de leurs maisons !
Ils se content, le soir, près de l’âtre qui brille,
Les faits par qui vos noms devinrent glorieux ;
Et vous initiez la modeste famille
À toutes les grandeurs de la terre et des cieux.
Dans notre vieille France il n’est pas de chaumière
Où l’on ne vous retrouve au mur crépi de chaux,
Symboles de foi pure ou de vertu guerrière,
Apôtres et martyrs, et vous, fiers maréchaux !
De deux religions vous nourrissez les flammes ;
Chacun de vous répand de sublimes leçons :
Vierges, à la pudeur vous élevez les femmes ;
Soldats, vous enseignez la bravoure aux garçons.
Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/35
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
LA VIE RURALE.