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LA VIE RURALE.

Vous donc, qui dans vos champs, secourable domaine,
Distribuez la tâche à toute force humaine,
Vous, chef hospitalier d’un peuple travailleur,
Accueillez ce passant et rendez-le meilleur :
Qu’il retrouve chez vous le bon sens de la ferme,
Le guéret, où chacun peut voir son pain qui germe,
Et cet air pur des champs en qui tout refleurit,
La jeunesse du corps et celle de l’esprit !
Quand revient au bercail la brebis égarée,
Le Pasteur lui sourit et fête sa rentrée.
Imitons le berger du saint livre ; accueillons
Tout fils de laboureur qui retourne aux sillons.

De ce nouveau venu, pâle et débile encore,
Quel emploi ferez-vous, ô maître ? Je l’ignore.
Dans le riant parterre où vous errez le soir,
Ira-t-il sur vos fleurs épancher l’arrosoir ?
Pâtre, conduira-t-il sur vos collines vertes
La brebis douce et lente ou les chèvres alertes ?
Saura-t-il, en vos bois de frênes et d’ormeaux,
Retrancher avec art le luxe des rameaux ;
Ou bien, sur des terrains à glèbe grasse et forte,
Pousser habilement les bœufs ? Que vous importe,
Pourvu qu’un malheureux, de ses songes guéri,