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TERRE À VENDRE.

La mer, chère toujours à mon œil comme au vôtre,
Cette mer où jadis, tant de fois, l’un et l’autre,
Nous allions, aux fraîcheurs du soir, nous ranimer,
Payant le batelier pour nous laisser ramer ! »

Ainsi, près du Gymnase, où l’affiche ordinaire
Annonçait pour le soir ton drame centenaire,
Tu me parlais, ami dès longtemps éprouvé.
Eh bien, selon tes vœux, ce champ, je l’ai trouvé !
En voici le tableau que j’apporte à son maître,
Car, avant d’acheter, il est bon de connaître.
Primo, la vaste mer en forme l’horizon.
On la voit largement du toit de la maison ;
Et de là, mon ami, comme d’un promontoire,
Tu pourras chaque jour l’admirer dans sa gloire.
Secundo, la demeure, au penchant du coteau,
N’est pas une chaumière et n’est pas un château.
C’est un de ces logis de forme bien française,
Comme on en bâtissait du temps de Louis Seize,
Dont le bon possesseur à l’heureux invité
Vante moins les grands airs que la commodité.
Si tu ne la jugeais pas assez solennelle,
Tu pourrais l’enrichir d’une tour ou d’une aile,
Où ta main placerait, sous un jour fait pour eux,