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II

LA MÉTAIRIE

à raoul b.

Tu le veux ? J’y consens ; oui, si tu veux savoir
Comment j’ai retrouvé les champs, l’humble manoir,
Les bois, les prés, si chers à notre adolescence,
Et tout ce qu’ils m’ont dit après la longue absence,
Je te le conterai sans art, cherchant plutôt
La vérité du cœur que la beauté du mot,
Et laissant à mon vers, dont le hasard dispose,
Un peu du libre essor qu’il envie à la prose.
« Sois prolixe, dis-tu ; j’aime les longs récits. »
Le défaut de ce temps n’est pas d’être concis.
Volontiers à sa verve un narrateur se livre,