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LA VIE RURALE.


Plus de feuilles au bois, plus de chants, plus d’oiseaux.
À peine entrevoit-on dans les fauves réseaux
Un moineau frissonnant sur une branche nue.

Ah ! décembre et janvier vous semblent rigoureux.
Gardez-vous cependant de murmurer contre eux !
Mille autres plus que vous ont le droit de s’en plaindre.

Songez aux matelots sur la mer ballottés ;
Songez aux travailleurs qui peuplent les cités :
Songez-y ! — C’est pour eux que l’hiver est à craindre.

Aux murs de Babylone, où la vie a deux parts,
Combien de malheureux sont dans la foule épars,
Comme des naufragés sur l’abîme sans bornes !

Le long de ces palais rayonnants et fleuris,
Que de mères, serrant leurs enfants amaigris,
Sur les passants distraits attachent leurs yeux mornes !

Le pain, qui partout manque, ici ne manque pas.
Le pain non-seulement abonde à vos repas,
Mais, tirés du cellier, les produits de vos terres,