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LA VIE RURALE.

Qui perce avec effort le ciel bas et couvert.
Comme c’est triste à voir, une aurore d’hiver !
Sous son épais rideau teint d’une clarté louche,
On dirait qu’elle bâille et regrette sa couche.
Vois, mon ami ; l’azur est maussade aujourd’hui ;
Dieu le Père est absent, dirait-on, de chez lui.
Tout est gris : au dehors, le froid sévit sans doute.
Regarde ces rouliers qui passent sur la route :
Serrés dans leurs manteaux et soufflant dans leur main,
Ils suivent tristement l’ornière du chemin,
Et font aller, d’un pas moins lent que de coutume,
Leurs chevaux essoufflés dont la narine fume.

— Or çà, vas-tu jaser ainsi jusques au soir ?

— J’aime ce doux portrait, qui touche à ton miroir !

— Laisse là ce portrait.

Laisse là ce portrait.— Il est assez fidèle ;
Mais combien le crayon resta loin du modèle !
Ami, te souviens-tu de la première fois
Que tu la vis ? C’était à Sorrente, je crois,
Sous les vieux orangers de la maison du Tasse.
Elle se promenait sur la haute terrasse.
La mer chantait au bas, cet immense flot pur