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LA CRÈCHE.

Est magnifique à voir en robe de dentelles.

Qui que tu sois, enfant, digne objet de pitié,
Pâle fils du hasard qui nous est confié,
Puisse le Dieu propice au néant qui l’implore
Te faire un avenir plus sûr que ton aurore.
Qui sait ce que le ciel réserve pour destin
À ce berceau, mêlé de paille et de satin ?
Nous vivons dans un temps qui semble un vaste rêve :
Ce qui fut haut descend, ce qui fut bas s’élève.
Un vent terrible fait osciller l’univers.
De rois déshérités les chemins sont couverts.
À qui sera demain le sceptre et la puissance ?
Qui sait, ô mendiant dont je plains la naissance,
Si mes enfants un jour, sans aide et sans soutien,
N’iront pas de leur toit s’abriter sous le tien !