Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
LA VIE RURALE.

Ce site que mon œil croyait ne plus revoir,
Je le revois, ô mon artiste !

Il est là tout entier : le bois, les taureaux lents,
Le terrain noir, l’eau qui le mouille,
Mon propre cœur enfin, dont les rameaux tremblants
Sentent un vent qui les dépouille.

Et j’admire que l’art, mêlant quelques couleurs,
Atteigne à cet effet suprême,
Et fasse de mes yeux jaillir les mêmes pleurs
Que la nature et que Dieu même !