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XIX

EAU DORMANTE

Ce n’est qu’un vieux bassin, ce n’est qu’un réservoir
Abandonné dans la campagne,
Et pourtant il suffit, en passant, de le voir
Pour qu’un étrange ennui vous gagne.

Les murailles des bords ont perdu leur ciment ;
Elles s’inclinent ébréchées,
Laissant pendre au hasard, dans leur écroulement,
Un tas de ronces desséchées.

Un seul arbre y végète, un saule caverneux,
Tout meurtri des affronts de l’âge,
Qui languit et qui meurt, et, pour cacher ses nœuds,
Déploie un reste de feuillage.