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XVI
NUIT TOMBANTE
Le jour sur les coteaux s’éteint ; la plaine immense
Par degrés s’obscurcit ; le vent tombe et s’endort.
Du grillon près de moi la chanson recommence.
Qu’entrevois-je ?… un enfant qui glane du bois mort.
Te voilà, race humaine à souffrir condamnée !
D’où vient l’homme ? Où va-t-il ? Serai-je encor demain ?
Quel est le dernier mot de notre destinée ?
Le savez-vous, ô bois qui bordez mon chemin ?
Les formes à mes yeux s’effacent ; tout se plonge
Au sein d’un demi-jour à peine transparent.
Tout ce que j’aperçois n’est-il qu’un vaste songe ?
Moi-même, à travers tout, suis-je un fantôme errant ?