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XIV

LE BERGER DE PRADINE

 
On reconnaît en lui l’origine guerrière :
C’est un pâtre qui fut sergent aux jours passés.
Dans son manteau de laine aux lambeaux rapiécés,
Il marche d’une allure fière.

Comme il menait jadis de front et par le flanc
Ses vaillants compagnons faits à la discipline,
En bon ordre aujourd’hui, le long de la colline,
Il mène un peloton bêlant.

De quatre-vingts moutons il est le capitaine.
Jaloux il les surveille, il les couve des yeux.
L’espoir, le grand espoir de cet ambitieux
Est d’arriver à la centaine.