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LA VIE RURALE.

Bien ! fêtons le jour qui rayonne
Et l’heure qui nous réunit.

Depuis que, par un soir de brume,
Je partis, secouant ma plume,
J’ai traversé les cieux entiers ;
J’ai vu bien des mers, bien des plages.
Abritée ici des orages.
Je vous dirai tous mes voyages,
Car je babille volontiers !

De sa voix, sonore merveille,
Le rossignol ravit l’oreille ;
Moi, je n’ai pas d’aussi doux chants ;
Je ne sais que jaser sans cesse,
Jaser pour amuser l’hôtesse,
Et pour écarter la tristesse
De l’homme qui travaille aux champs.

Dans l’air du matin qui m’enivre,
Sur le coteau j’aime à le suivre,
Rasant de l’aile ses cheveux.
Par quelques mots d’heureux présage,
Gaîment je l’excite à l’ouvrage :